Steel didn’t steal the show – Nouveau départ pour des relations fortes entre les États-Unis et l’Union européenne ?
Le 29 septembre 2021, le Conseil du commerce et de la technologie (TTC), réunissant l’UE et les USA, s’est réuni pour la première fois à Pittsburgh – également appelée Steel City en raison de la présence de plus de 300 entreprises liées à l’acier.
Au vu des tarifs commerciaux que les USA imposent à l’acier et à l’aluminium européen depuis 2018, le choix de ce lieu est pour le moins ironique. D’autant plus que ce sujet ne figurait pas officiellement à l’ordre du jour et qu’il y a urgence à trouver une solution. La balle est dans le camp américain qui doit fournir plus d’information sur les contingents tarifaires proposés. Si les deux parties veulent parvenir à un accord avant le 1er décembre, elles devront accélérer les négociations. Près d’un an après l’installation du Président Biden, il est urgent de s’y mettre. En effet, il faut battre le fer tant qu’il est chaud.
On peut néanmoins parler d’une victoire. L’incident de l’AUKUS étant encore frais dans les mémoires, il est déjà admirable que cette réunion ait pu avoir lieu et encore plus qu’elle affiche des succès. Les deux côtés étaient représentés au niveau politique le plus élevé par les commissaires Vestager et Dombrovskis du côté européen et par le secrétaire d’État Blinken, la ministre du Commerce Raimondo et la représentante au commerce Tai du côté américain.
L’UE et les USA espèrent se profiler comme des leaders mondiaux en matière de technologie et d’innovation, dans le respect des valeurs démocratiques communes et des droits fondamentaux du travail. Ils souhaitent enregistrer des progrès concrets avant la prochaine réunion. Celle-ci se tiendra l’an prochain en France sous présidence française. L’objectif est d’intensifier la collaboration en matière d’intelligence artificielle, de contrôle des exportations et de screening des investissements. Les USA et l’UE entendent également jouer un rôle de pionnier dans le monde de la technologie en concevant des stratégies communes à l’égard des pratiques non conformes au marché, certainement en ce qui concerne les nouvelles technologies émergentes. Un clin d’œil évident à la Chine. En outre, la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs doit être rendue plus résiliente et plus sûre, notamment en augmentant la production de semi-conducteurs aux États-Unis et dans l’Union européenne.
Par ailleurs, les 10 groupes de travail devront élaborer leur programme de travail. L’un de ces groupes est dédié à l’amélioration de l’accès aux moyens numériques pour les PME. Un grand nombre de parties prenantes, dont le monde des entreprises, seront consultées régulièrement. En marge de la réunion, le directeur de BusinessEurope a eu l’occasion de prendre la parole pour exposer les priorités des entreprises européennes.
FEB – La FEB se réjouit que le premier TTC se soit effectivement déroulé. Elle espère qu’il donnera le ton pour l’avenir, notamment en ce qui concerne la résolution des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, la coopération pour réformer l’Organisation mondiale du commerce et une solution en matière de données. Si le TTC tient ses promesses, cela pourrait être le premier pas vers des relations transatlantiques fortes.