Impact économique de la migration : la FEB préconise d’opérer sur deux plans

Une étude publiée par la Banque nationale de Belgique sur l’impact économique de la migration mesure notamment cet impact (première et deuxième génération) sur les finances publiques, la participation au marché du travail et l’économie globale. Il en ressort que l’emploi est la clé et que notre pays rencontre de nombreux défis pour attirer et activer les migrants.


Ineke De Bisschop, COMPETENCE CENTRE LABOUR & SOCIAL SECURITY
10 February 2021

Pour la FEB, invitée par la Commission de l’Intérieur du parlement fédéral à partager sa vision dans ce dossier, l’aspect économique de la migration est essentiel et il importe d’opérer sur deux plans : à la fois attirer des talents étrangers et exploiter davantage le potentiel de main-d’œuvre belge pour répondre aux besoins du marché du travail. La FEB a dès lors identifié les points d’attention suivants et formulé diverses recommandations.

Problèmes structurels au niveau du fonctionnement du marché du travail

Il faut explorer les deux pistes — attirer et activer — pour pourvoir le grand nombre de postes vacants (plus de 130.000 au troisième trimestre de 2020). Il faut savoir que le COVID-19 n’a eu qu’un impact très faible sur ces chiffres (près de 140.000 postes vacants fin 2019) et la Belgique se classe toujours au sommet dans ce domaine, juste après la Tchéquie. Associés au taux d’emploi bas et en faible évolution (70,2% au 3e trimestre de 2020), la pénurie persistante et l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail, d’une part, et le nombre élevé d’inactifs dans notre pays, d’autre part, témoignent de problèmes structurels au niveau du fonctionnement de notre marché du travail.

Manque d’attractivité de la Belgique pour les talents exceptionnels

Avec une 19e place seulement (sur 35 pays), la Belgique affiche une performance médiocre en matière d’attractivité pour les migrants talentueux (OECD Indicators of Talent Attractiveness). Par ailleurs, l’étude de la Banque nationale indique que la Belgique attire principalement des migrants dans le cadre du regroupement familial et des réfugiés, qui sont généralement moins qualifiés en comparaison avec d’autres pays européens.

Des mesures ciblées s’imposent pour améliorer notre attractivité pour les talents exceptionnels et l’activation du potentiel belge

Des mesures ciblées s’imposent pour attirer des talents étrangers et profiler notre pays comme terre d’accueil attractive pour les talents hautement et moyennement qualifiés. Cela peut notamment se faire en simplifiant l’accès des talents hautement qualifiés sur la base de la qualification du travailleur et du seuil salarial (même s’il faut être prudent avec cela pour éviter d’exclure notre pays du marché) et en attirant des talents moyennement qualifiés sur la base de qualifications de fonctions pour des métiers en pénurie structurelle (par exemple sur la base des listes de métiers critiques). Il faut en outre un point de contact unique clair et central pour les talents internationaux : un guichet numérique unique, un portail central accessible qui peut renvoyer aux sites web sur lesquels les travailleurs migrants trouvent les informations nécessaires, mais où ils peuvent aussi effectuer aisément toutes les formalités par voie numérique. Enfin, un mécanisme unique, souple et accessible pour la reconnaissance des qualifications doit faciliter une mise à l’emploi optimale.

D’autre part, des chiffres émanant notamment de Statbel et de Steunpunt Werk (2019) indiquent que le taux d’occupation de la main-d’œuvre nationale pourrait être sensiblement accru en recourant à la réserve de main-d’œuvre potentielle. Cela concerne notamment les personnes présentant un handicap au travail, les personnes peu qualifiées et les + de 55 ans, mais surtout les personnes nées hors de l’UE. Le graphique ci-dessous (Steunpunt Werk sur la base des chiffres de Statbel, 2019) le montre très clairement, avec le taux d’emploi effectif en orange et le potentiel de croissance en gris si l’on prend en compte les chômeurs actifs et les inactifs à la recherche de travail, disponibles et employables.

 

Outre ces mesures indispensables, la FEB plaide aussi pour une politique de groupes cibles afin d’atteindre et d’accompagner vers le marché du travail les personnes d’origine étrangère, et plus particulièrement les femmes. Des efforts doivent également être déployés au niveau des cours de langues et des formations pour les nouveaux arrivants parlant une autre langue.

FEB : Pour atteindre effectivement un taux d’emploi de 80%, il faut opérer sur deux niveaux : promouvoir notre pays pour attirer des talents étrangers et exploiter le potentiel de main-d’œuvre belge non utilisé. Par ailleurs, la FEB est favorable à une approche positive de la diversité comme valeur ajoutée pour les entreprises, elle collabore à des campagnes de sensibilisation et promeut des actions positives telles que le plan d'action pour plus de diversité au sein de l'entreprise.

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