La réforme des pensions – Tout reste à faire

On comprend rapidement que, quel que soit son nom, il ne s’agit pas d’une réforme mais d’un simple exercice budgétaire. Ceci explique cela. Mais même si on lit l’exercice de cette façon, on demeure sur sa faim, car le résultat est insuffisant pour remettre la Belgique sur les rails. Si nous comparons notre situation à celle des autres pays fortement endettés (la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France), force est de constater que nous évoluons à contre-courant. C’est ce qu’avait relevé la Banque nationale dans son dernier rapport annuel 2022, publié en mars dernier. Alors qu’en 2019, nous maitrisions nos dépenses de pensions – pourtant déjà alarmantes – mieux que les autres pays avec un fort taux d’endettement, nous avons réussi à inverser la tendance pour terminer bon dernier de la classe, et ce malgré la réforme annoncée ce week-end. Tous les autres pays du groupe sont pourtant parvenus à casser la hausse structurelle de leurs dépenses de pensions. Source : BNB et calculs propres Un point positif à épingler dans l’accord de ce week-end : le plafonnement de la péréquation de la pension des fonctionnaires. C’est un point important, car la péréquation implique que l’État fédéral supporte – sans contrepartie – les conséquences des choix posés par les entités fédérées. C’est une anomalie du système qu’il était bon de corriger. Les mesurettes adoptées ces derniers jours (ou années ?) ne convainquent pas. Une vraie réforme reste nécessaire et devra constituer une priorité pour le prochain gouvernement. Elle devra veiller à restaurer un certain équilibre financier malgré le vieillissement et rétablir l’équité entre travailleurs et entre générations. Un exercice difficile qui avait pourtant été bien préparé sous la précédente législature…