Opinion

Marché du travail : qui fera preuve d’ambition ?

En période électorale, de nombreux sujets sont passés en revue. Toutefois, aucun d’entre eux n’est plus pressant que le marché du travail, véritable fondement de notre État-providence et meilleure garantie d’une sécurité sociale durable. Pourtant, un peu moins de cinq ans après les élections de 2019, nous restons sur notre faim. Peu de mesures contribuant efficacement à l’augmentation du taux d’emploi ont abouti au cours de cette législature. L’objectif d’atteindre un taux d’emploi de 80% d’ici à 2030 devient donc plus difficile à réaliser d’année en année. Quel parti se montrera suffisamment ambitieux lors des prochaines élections pour s’emparer de la question et s’y attèlera durant la législature ?

Le marché du travail est d’une importance capitale pour chacun d’entre nous : entreprises, citoyens et pouvoirs publics. Les entreprises prospèrent parce qu’elles disposent de collaborateurs possédant les compétences adéquates. Pour ces collaborateurs, avoir un emploi signifie non seulement acquérir du pouvoir d’achat, mais aussi contribuer à la société et donner un sens à leur vie.

Aujourd’hui, la situation du marché du travail est complexe et représente un réel défi. Nous sommes confrontés à un nombre élevé de postes vacants, à une inadéquation quantitative et qualitative entre l’offre et la demande, et aux retombées économiques des transitions dans les domaines de la technologie, des données et de la digitalisation, ainsi que de l’énergie. Des fonctions existantes disparaissent, de nouvelles s’y substituent. Le contenu des emplois évolue lui aussi à une vitesse vertigineuse.

Les chiffres ne mentent pas : en mars 2023, le taux d’emploi atteignait les 72,8%. Cela représente une légère hausse par rapport à 2022 (71,9%), mais encore bien loin de l’objectif fixé à 80%. Environ 190.000 postes vacants restent en effet difficiles à pourvoir. Si nous voulons que notre sécurité sociale reste abordable et solidaire, nous devons mettre au travail le plus grand nombre de personnes possible.

La FEB a élaboré un plan comprenant des actions concrètes (lire nos priorités ‘Une solution efficace pour 190.000 postes vacants’ et ‘L’apprentissage paie : rendre les efforts de formation déductibles fiscalement à 150%’) qui permettraient malgré tout de porter le taux d’emploi de notre pays à 80% d’ici à 2030.

Nous plaidons en faveur d’un système de chômage activateur combiné à une politique de réintégration efficace, à une politique de migration économique intelligente et à une politique de formation moderne et orientée vers l’avenir

1. Limiter les allocations de chômage dans le temps
Nous devons oser parler du caractère limité des allocations de chômage. Les Régions sont responsables des demandeurs d’emploi de longue durée (> 2 ans).

2. Se concentrer sur l’activation
Il est nécessaire de prendre des mesures préventives et précoces afin d’éviter les incapacités de travail de longue durée (ou permanentes). Toutes les parties prenantes (employeurs, travailleurs, médecins, mutuelles…) doivent agir.

3. Encourager une migration économique souple
Des cadres fédéraux et régionaux simples, accessibles et coordonnés efficacement devraient permettre d’attirer les talents étrangers.

4. L’apprentissage paie, mais il doit être promu dans un esprit tourné vers l’avenir
Il convient de supprimer le droit individuel à la formation de 5 jours, qui est contre-productif, et de le remplacer par un « booster de compétences » en rendant les frais de formation déductibles à 150%.

Toutes les propositions et actions relatives au marché du travail et à la formation élaborées par nos experts figurent dans « Horizon Belgique 2030 », notre vision pour un avenir meilleur pour la Belgique.

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