Actualités 18 octobre 2023

Budget des soins de santé 2024 : il reste du pain sur la planche

Le 16 octobre 2023, le budget des soins de santé pour 2024 a été approuvé au sein de l’INAMI. La FEB, ainsi que le reste du banc patronal, s’est toutefois abstenue lors du vote. Il y a en effet trop de problèmes structurels qui compromettent la viabilité des soins de santé.

L’objectif budgétaire global pour 2024 est de 37,8 milliards EUR, soit une augmentation de plus de 2,65 milliards EUR par rapport à 2023. Le gouvernement veut ainsi appliquer sa théorie ‘investir et réformer’ pour garantir la valorisation et le soutien du secteur des soins de santé, une coopération maximale entre les secteurs et une affectation plus transparente et efficace des ressources disponibles. 168,5 millions EUR seront consacrés à de nouvelles initiatives visant à faciliter un travail de qualité par les prestataires de soins aux tarifs convenus, des soins accessibles et abordables avec une attention particulière pour le bien-être mental, et des soins intégrés et de qualité.

La FEB souligne l’importance de la santé et des soins de santé, ainsi que d’une politique de soins de santé durable, performante, tournée vers l’avenir et simple. C’est la raison pour laquelle elle est très inquiète quant à leur tenabilité budgétaire future si le budget continue d’augmenter autant chaque année. Où cela s’arrêtera-t-il ? Pendant ce temps, les budgets de la sécurité sociale et de la Belgique en général continuent de s’enfoncer inexorablement dans le rouge. Il y a encore trop de court-termisme et trop peu d’incitants allant dans le sens contraire. De plus, ce gouvernement prévoyait un taux de croissance de 2,5 %. Celui-ci était initialement destiné à l’innovation, aux besoins changeants et aux évolutions démographiques, mais nous constatons que l’innovation est loin d’être une priorité. Il s’agit pourtant d’un pivot central dans la réponse aux différents besoins : budgétaires, de qualité, mais aussi en termes de soins justement.

La proposition prévoit également un budget pour tenter de répondre à la croissance du déconventionnement. La FEB constate cependant que ce financement n’a que peu de mordant, avec une conditionnalité et un suivi insuffisants. Elle n’est pas non plus convaincue que le simple fait de fournir davantage de ressources apporte une réponse à ce problème. La FEB juge donc très utile la réflexion approfondie prévue sur le modèle de convention. Par ailleurs, nous regrettons que l’initiative en faveur de soins pertinents − qui devait entre autres supprimer les cloisonnements entre les secteurs de soins et favoriser des gains d’efficacité − s’apparente plutôt à un pétard mouillé.

Enfin, force est de constater que la transparence du budget et du financement se dégrade chaque année à vue d’œil. Cette situation est préoccupante et entrave la bonne gestion, l’innovation, la participation et la responsabilisation et constitue dès lors une menace pour l’avenir des soins de santé. Nous considérons donc cette transparence comme l’un des grands chantiers à réaliser.

FEB — La FEB, comme l’ensemble du banc patronal, s’est délibérément abstenue lors de ce vote. Bien que la proposition contienne quelques opportunités et éléments positifs, nous sommes fortement préoccupés par les évolutions en cours en termes de financement, de modèle de concertation, d’élaboration des politiques et de définition des priorités. La FEB souhaite néanmoins continuer à participer de manière constructive aux débats difficiles et aux interventions indispensables qui nous attendent, et souligne l’urgence d’agir concrètement. Les organes consultatifs existants devraient pouvoir jouer pleinement leur rôle à cet égard.
 

 

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