Avec plus de 450 kilomètres, la limite entre la Belgique et les Pays-Bas est la deuxième plus longue frontière après celle que notre pays partage avec la France (620 kilomètres). Sans surprise, les Pays-Bas sont aussi pour la Belgique un partenaire commercial de premier plan, tant au niveau des importations que des exportations. Avec 16,6% des échanges (113,1 milliards EUR), les Pays-Bas étaient d’ailleurs en 2021 le premier partenaire commercial de la Belgique, devant l’Allemagne et la France.
Les échanges économiques entre nos deux pays sont encadrés par différentes règles et font notamment l’objet d’une convention fiscale bilatérale. Cette convention détermine le pouvoir d’imposition de chaque État par rapport à des situations transnationales. La convention suit largement un canevas développé au niveau de l’OCDE, qui vise à promouvoir des règles communes entre la plupart des pays, et répartissant le pouvoir d’imposition de manière équilibrée.
Une telle convention fiscale a pour objectif d’éviter autant que possible les doubles impositions, attribuant, selon le cas, le pouvoir d’imposer tel ou tel revenu à l’un et/ou l’autre pays. Selon les types de revenus concernés, des définitions et conditions spécifiques s’appliquent.
En marge de la visite des souverains néerlandais en Belgique en juin dernier, une nouvelle convention fiscale a été signée par les autorités de nos deux pays. Il s’agit d’un exercice de modernisation de la convention applicable jusqu’ici, en fonction de paramètres qui ont évolué au cours des dernières décennies.
Sont notamment concernés par la nouvelle convention :
- Les conditions de taxation d’un « établissement stable » (ou succursale) d’une entreprise, à savoir une entité établie dans l’autre État sans personnalité juridique distincte de la maison-mère (au contraire d’une filiale qui a une personnalité juridique distincte et relève normalement pleinement du droit fiscal local en matière d’impôt des sociétés) ;
- Les montants payés et reçus par une entreprise. Il peut s’agir d’intérêts, de dividendes ou encore de royalties ;
- Les revenus des travailleurs, sachant que de nombreux résidents d’un État traversent quotidiennement la frontière pour aller travailler dans l’autre État. On les appelle couramment les travailleurs frontaliers ;
- Les revenus de pension (légale ou complémentaire) que des travailleurs peuvent toucher dans un État alors qu’ils ont travaillé dans l’autre État au cours de leur carrière ;
- Des situations plus spécifiques comme les travailleurs mobiles, les secteurs des transports, ou encore des chantiers temporaires.
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