Actualités 23 avril 2024

Un indice de réparabilité belge ne fera pas progresser l’économie circulaire

« Si nous voulons faire une réelle différence dans la transition vers des biens plus durables avec une meilleure réparabilité et une durée de vie plus longue, nous devons agir au niveau européen », déclare Vanessa Biebel, experte de la FEB. « La manière dont la Belgique met en place son propre indice de réparabilité n’atteindra pas son but. »

L’introduction d’un indice de réparabilité (ou « repair index ») pour aider les consommateurs à choisir des produits plus durables est certes une idée positive. Mais l’interprétation belge du dossier est représentative de la déconnexion entre la politique et la pratique.

Notre pays a en stock de nombreux exemples de « gold plating » (lisez : zèle excessif de la législation nationale), mais celui-ci décroche le pompon. Les règles belges imposent aux producteurs et aux détaillants des charges administratives et des coûts tels qu’ils oblitèrent les avantages pour l’environnement. Sans parler de l’insécurité juridique créée par notre pays, sachant que l’Europe élabore actuellement un cadre législatif général à son niveau.

Les entreprises soutiennent l’économie circulaire, mais d’une manière efficace et juridiquement sûre

L’indice de réparabilité belge passe ainsi totalement à côté de son objectif vertueux, qui est d’aider les consommateurs, les producteurs et les vendeurs à opter pour des biens plus durables. Cet objectif est pleinement soutenu par les entreprises, qui encouragent les solutions innovantes et proposent même des mesures visant à favoriser l’économie circulaire, dont la réparation.

Qu’est-ce que l’indice de réparabilité et de durabilité belge ?
La ministre du Climat, de l’Environnement et du Green Deal souhaite introduire un indice de réparabilité, qui sera remplacé ultérieurement par un indice de durabilité plus large. Il s’agit chaque fois d’un score de 1 à 10 calculé sur la base de différents critères, tels que le caractère démontable, la robustesse et la disponibilité de pièces détachées. Il s’agit donc en réalité d’un potentiel double indice. À long terme, certains téléviseurs ou lave-linge pourraient afficher un indice de réparabilité et d’autres un indice de durabilité.

En résumé, pour faire avancer l’économie circulaire sans saper encore une fois notre compétitivité, la FEB plaide en faveur d’une approche européenne harmonisée et ambitieuse qui pourrait faire une réelle différence en termes d’efficacité.

En outre, l’indice de réparabilité belge sera remplacé à terme par un indice de durabilité plus large comportant de nouveaux critères, lequel sera à son tour remplacé ultérieurement par l’indice de réparabilité européen. Tous ces changements successifs ne sont pas de nature à garantir la sécurité juridique, bien au contraire.

Enfin, le score belge indique uniquement la mesure dans laquelle un produit est réparable. Il n’ouvre pas le droit à la réparation, qui est également en cours d’élaboration au niveau européen (Right to Repair).

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