Opinion

Faire mieux avec moins… d’administration

Même le red tape a ses limites. Ce terme date du 16e siècle, à l’époque où les royaumes européens nouaient des rubans rouges autour de leurs dossiers administratifs les plus importants pour tenter de mettre de l’ordre dans leur vaste administration. Aujourd’hui, il signifie une quantité démesurée de formalités administratives, de réglementations ou de paperasseries. Et il est temps de mettre un terme à ces excès. Entre 2017 et 2022, en plus de la surcharge administrative belge, nos entreprises ont dû digérer pas moins de 5.422 pages de directives, de décisions et de règlements européens nouvellement adoptés. Autant de temps et d’énergie qu’elles ne peuvent pas investir dans la création de valeur et la croissance.

Je laisse à chaque gouvernement la possibilité d’expliquer à nos entreprises pourquoi elles doivent sans cesse fournir les mêmes informations à des services différents. On a parfois le sentiment d’être encore au 16e siècle, alors que le monde qui nous entoure est dominé par des solutions only once issues de l’intelligence artificielle.

Et c’est sans parler des coûts exorbitants liés à cette surcharge administrative étouffante. Rien que pour les démarches relatives à la fiscalité, au personnel et à l’environnement, les entreprises et les indépendants dépensent chaque année six milliards (!) EUR. Imaginez la quantité d’oxygène qu’une diminution de ces coûts pourrait insuffler à la compétitivité de toutes ces entreprises. Au demeurant, dans un contexte de concurrence féroce, la réduction des charges administratives représente la solution la moins coûteuse.

Nous en avons assez !

Il faut supprimer les formalités administratives complexes quand c’est possible et les améliorer si nécessaire 

Heureusement, les différents niveaux de gouvernements prennent peu à peu conscience du problème. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour ambition de « réduire de 25% les charges administratives européennes ». Qu’en est-il de notre pays ? Nous avons posé la question à Mathieu Michel, secrétaire d’État chargé de la Simplification administrative (cf. l’interview dans le dernier numéro du REFLECT). La réduction des charges de 30% annoncée dans l’accord gouvernemental n’est que très peu perceptible depuis quatre ans. Je n’ai discuté avec personne qui soit contre le principe only once. Et pourtant, à ce jour, cette « obligation » est restée lettre morte.

Nos entrepreneurs en ont assez ! Les frustrations des agriculteurs belges sont une manifestation évidente de la surcharge administrative qui paralyse leurs activités et leur potentiel de croissance. Ils dénoncent dans la rue ce qui préoccupe encore trop souvent en silence le reste des entrepreneurs belges. Cela ne peut plus continuer. Il convient de remplacer les formulaires et les procédures complexes et opaques par des trajectoires numériques intelligentes, qui accordent une place centrale à l’expérience utilisateur. Et « intelligent » signifie ici supprimer les formalités quand c’est possible et les améliorer si nécessaire. Comment ? Pour répondre à cette question, nous avons interrogé des entreprises et des entrepreneurs. Sur la base des résultats obtenus, nos experts ont formulé 15 propositions concrètes que nos gouvernements peuvent utiliser pour stimuler la compétitivité des coûts, actuellement en déclin, de nos entreprises. Ces propositions profiteront aussi bien à la santé mentale des citoyens qu’à celle des entreprises, et leur donneront l’oxygène nécessaire pour faire ce qui compte vraiment : entreprendre pour la prospérité !

> Lisez les 15 propositions visant à réduire les lourdeurs administratives (coûteuses)

> Lisez le dernier numéro de notre magazine REFLECT portant sur la lutte contre Kafka

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