La FEB revient sur dix heures de débats électoraux : le discours politique doit changer

À l’approche des élections fédérales, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a adopté une approche totalement différente du débat traditionnel, qui rassemble tous les partis sur une même scène. Elle a privilégié la mise en place d’une série de discussions individuelles avec les différents présidents de parti, diffusée par le partenaire média Kanaal Z/Canal Z. L’analyse des dix heures d’échanges d’idées et de visions est publiée aujourd’hui par la FEB dans un e-book.

Dix thèmes, dix présidents de parti, dix heures de débats

Dans les moments cruciaux, une organisation comme la FEB doit oser regarder au-delà du tourbillon du quotidien. C’est pourquoi celle-ci a délibérément opté pour des débats plus longs, approfondis et en face à face avec les présidents de parti, qui s’assiéront à la table des négociations après le 9 juin pour former un gouvernement. Loin du clickbait et des slogans. Il ne s’agit pas de la voie la plus facile, mais bien de la plus judicieuse sur le plan social.

L’objectif était double : faire découvrir au monde des entreprises le contenu des programmes respectifs des partis, et entamer une discussion ouverte et individuelle avec chaque président de parti sur les thèmes clés qui ont un impact sur la création d’emploi, la croissance durable et la résilience de notre pays.

Consensus sur les défis et recherche de solutions

Les défis auxquels le pays et ses entrepreneurs sont confrontés ont fait l’objet d’une large unanimité évidente : pénuries sur le marché du travail, fiscalité, recherche & développement, énergie… Tous ces thèmes ont été passés en revue et, à l’unisson, les responsables politiques et les employeurs ont souligné les mêmes enjeux.

En revanche, comme on pouvait s’y attendre, les solutions proposées diffèrent. Fort de ce constat, le discours politique à l’approche des élections n’augure rien de bon. De nombreuses propositions ont été lancées pour partager le gâteau (le budget), même si le gâteau en question n’existe pas encore. Nous n’avons toutefois guère entendu d’idées autour de la table des débats pour le préparer ou le faire gonfler. Car la réalité est la suivante : notre marge de manœuvre financière est faible, voire inexistante.

Appel aux partis politiques

Préoccupée par l’érosion de notre base économique, la FEB a donc lancé un appel clair aux partis politiques : « changez votre discours ». Il est temps de se concentrer sur des actions concrètes fondamentalement bénéfiques pour notre prospérité. Les promesses électorales ne peuvent dissimuler plus longtemps les lacunes structurelles et financières de notre système. Il est en effet illusoire de croire que l’on peut construire un paradis social sur un cimetière économique. Aujourd’hui, notre pays a surtout besoin d’une base économique plus solide. Voici le message que les électeurs doivent entendre. Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra discuter du partage du gâteau.

Nous devons préserver ce qui est bénéfique et miser davantage sur l’innovation, la recherche et le développement, l’activation d’un plus grand nombre de personnes et la garantie de la compétitivité des entreprises, par exemple. Des entreprises plus fortes et innovantes créent en effet davantage d’emplois, et avoir plus de personnes au travail signifie plus de pouvoir d’achat et donc plus de ressources pour ensuite soutenir la sécurité sociale et répondre à d’autres besoins sociétaux.