Actualités 17 avril 2024

Vers une évolution positive du marché du travail belge ?

L’ONEM a récemment publié son rapport annuel pour l’année 2023. Que faut-il en retenir ?

1. Évolution des données chiffrées

La situation économique de l’année 2023 sonne la fin de la période « COVID » mais ne signifie pas pour autant un retour au beau fixe.

Si on constate que le nombre de chômeurs complets indemnisés atteint son niveau le plus bas depuis 1977 et que le nombre de chômeurs temporaires retrouve des niveaux comparables (mais pas semblables) à ceux de l’année 2019, on doit également observer que le nombre de demandes d’allocations d’interruption est au plus haut depuis 2020.

2. Les chiffres de l’année 2023 confirment la poursuite de la tendance à la baisse des dernières années mais …

  • Le taux d’inactivité reste relativement élevé en Belgique comparativement aux autres pays européens. Ce taux s’élève à 38,6% alors qu’il s’élève à 35% pour la zone euro.
  • Les chômeurs de longue durée (période de chômage de deux ans ou plus) restent largement majoritaires dans le groupe de chômeurs complets.
  • À la fin de l’année 2023, l’écart entre sortants et entrants dans le régime de chômage est au plus bas depuis 2021. En clair, le nombre de personnes qui sortent du régime de chômage a drastiquement diminué.
  • Le taux d’inactivité et le taux de chômage masquent de fortes disparités régionales :
  1. . Le taux d’inactivité s’élève 36,2% pour la Région flamande mais dépasse largement la barre des 40% du côté de la Région wallonne.
  2. . Le taux de chômage se répartit inégalement entre les Régions puisque le taux de chômage passe en dessous de la barre des 4% dans la plupart des provinces flamandes.

3. Chômage temporaire : retour à la « normale » (?)

La baisse des chiffres est nette en 2023 mais les chiffres restent toujours plus élevés qu’avant la crise du COVID. Le secteur de la construction, l’industrie et l’Horeca sont logiquement ceux dans lesquels la part du chômage temporaire dans le volume de travail en équivalents temps plein par secteur d’activités est la plus élevée.

La proportion entre l’usage des différents régimes de chômage temporaire reflète la fin des régimes spécifiques mis en place pour lutter contre les conséquences économiques désastreuses des crises successives (COVID, invasion de l’Ukraine et crise énergétique). Pour rappel, le régime de chômage temporaire pour force majeure « énergie » a pris fin le 31 mars 2023.

En 2023, le régime de chômage temporaire pour force majeure ne représente plus que 7,8% d’utilisation, contre 65,7% pour le chômage temporaire pour raisons économiques.

4. Régimes d’interruption

Les formules de crédit-temps les plus plébiscitées sont, de loin, celles des régimes de fin de carrière et la formule d’une réduction de prestations d’un cinquième. À côté des régimes de crédit-temps (secteur privé) et d’interruption de carrière (secteur public), les congés thématiques prennent de plus en plus d’ampleur (un peu moins de la moitié du total des régimes d’interruption). Les congés parentaux représentent une grande partie de ceux-ci (à lire aussi,  notre article sur les évolutions dans les différents régimes de congés).

5. Résumé et perspectives

Les indicateurs chiffrés du rapport d’activités de l’ONEM reflètent les variations liées au contexte économique.

L’ONEM, comme d’autres institutions de sécurité sociale, fait face à de nombreux défis et à un contexte budgétaire défavorable.

La réalisation des missions dévolues à cette institution nécessite une gestion budgétaire rigoureuse, la mise en œuvre d’un plan de réorganisation des différents bureaux et la simplification et la digitalisation des processus liés aux régimes de chômage (complet, temporaire et interruptions de carrière).

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