Ce 18 avril, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et la Fédération de l’industrie technologique Agoria, soutenues par plusieurs autres fédérations de la FEB, ont réuni les têtes de liste et les candidats des différents partis belges aux élections européennes de juin prochain pour un débat animé autour de l’Union européenne et des conséquences de ses politiques sur les citoyens et les entreprises.
Le monde des entreprises belge attend la prochaine législature européenne avec impatience, mais aussi avec un œil critique. En effet, une grande partie des mesures récemment adoptées au plan européen se concrétisera bientôt : la transition verte, la transition numérique, de multiples obligations de reporting, mais aussi un regain d’attention pour la politique industrielle et le marché intérieur, etc. En cette période charnière pour les entreprises, il est primordial que la lutte pour leur compétitivité soit au centre des préoccupations de la future législation européenne.
Les têtes de liste et des candidats aux élections européennes du cd&v, d’Ecolo, du PS, de Groen, de l’Open Vld, de Vooruit, de la N-VA, des Engagés et du MR se sont retrouvés à l’invitation de la FEB et d’Agoria dans les locaux de BNP Paribas à Bruxelles pour débattre de ces problématiques, avec comme question centrale :
Comment rendre à l’Union européenne son titre de terre d’entrepreneuriat, d’innovation et d’investissement par excellence ?
Autour des thèmes de la compétitivité et du marché intérieur, de l’Industrial Deal et de la situation géopolitique, chaque panéliste a pu faire valoir sa position sur l’avenir de l’Union européenne et les actions qui doivent être entreprises par les futurs parlementaires européens pour améliorer la compétitivité des entreprises.
Les faits marquants
- Wouter Beke (cd&v), sur la migration de la main-d’œuvre européenne et la prospérité, “Une migration zéro signifie un pas en arrière pour notre marché du travail et la prospérité belge et européenne.”
- Saskia Bricmont (Ecolo), à propos du Green Deal : « Il faut continuer avec le green Deal. Investir dans la durabilité est essentiel pour la compétitivité des entreprises européennes face aux Etats-Unis et à la Chine. »
- Duygu Celik (PS) sur le marché intérieur européen : « Nous sommes favorables à la libre circulation mais pas au détriment du consommateur et des droits sociaux. »
- Sara Matthieu (Groen), sur les accords de libre-échange, « certains accords commerciaux sont dans le réfrigérateur pour le bonnes raisons. »
- Willem-Frederik Schiltz (Open Vld), sur la pression réglementaire en Europe : « L’Amérique innove, la Chine reproduit et l’Europe réglemente. La surrèglementation ne permet pas de débloquer l’innovation en Europe. »
- Kathleen Van Brempt (Vooruit), sur les mesures de soutien, « les Etats membres sont actuellement occupés à sauver leurs propres économies et oublient parfois la situation européenne. »
- Johan Van Overtveldt (N-VA), sur le commerce international, « l’Europe doit oser s’opposer aux puissances mondiales qui ne jouent pas le jeu du commerce international de manière équitable. »
- Yvan Verougstraete (Les Engagés) sur le marché unique européen : « Il faut plus d’Europe pour créer des champions ! La situation actuelle ne le permet pas car la législation est différente pour chaque pays. L’harmonisation est primordiale. »
- Olivier Chastel (MR) sur le Green Deal : “Le Green Deal rend l’Europe moins attirante pour les investissements. »
La FEB accorde une attention particulière aux enjeux européens qui impactent nos entreprises. Il est donc intéressant de prendre connaissance des positions des partis sur la question européenne. Les entreprises sont confrontées à de trop nombreux obstacles dès lors qu’elles sont actives en Europe ou à l’international. Or, la fluidité des échanges commerciaux est cruciale pour la prospérité de notre pays, qui figure parmi les économies les plus ouvertes au monde. À côté du Green Deal, un Industrial Deal doit impérativement voir le jour ; le succès de l’un n’ira pas sans l’autre.
L’Europe n’est jamais aussi puissante que lorsqu’elle agit avec rapidité, solidarité et surtout audace, traçant ainsi sa propre voie. Les entreprises ont un rôle vital à jouer pour permettre à l’UE d’atteindre ses ambitieux objectifs en matière digitale, industrielle et de durabilité. C’est pourquoi la productivité et la compétitivité des entreprises doivent être et rester une priorité. Et cela implique de préserver et de renforcer le marché intérieur, d’établir un cadre législatif favorable à l’innovation et de maintenir un agenda commercial ouvert.
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