Dans sa dernière édition, le magazine REFLECT de la FEB se penche sur la confiance. Le dernier baromètre conjoncturel de la FEB confirme la baisse de confiance de nos secteurs et nos entreprises. Or, la confiance est un indicateur indispensable de la capacité de croissance et une condition préalable essentielle pour une économie ouverte. Dans une interview croisée, Alexander De Croo, Premier ministre, et Pieter Timmermans, CEO de la FEB, sont revenus sur cette problématique de la confiance et comment remédier à son déficit. Mais aussi sur les forces de la Belgique, qui doivent être mises en avant.
Selon l’Edelman Trust Barometer 2023, les entreprises belges bénéficient de la confiance du citoyen avec un score de réputation de 66,4. Même si ce score reste légèrement inférieur à la moyenne européenne située autour de 69,4, il témoigne d’une confiance bien supérieure à celle accordée aux pouvoirs publics et aux médias. Mais il faut également observer la confiance des secteurs et des entreprises, car elle joue un rôle prépondérant dans la capacité de croissance.
Le citoyen doit se sentir impliqué
Afin d’augmenter la confiance de la population, il faut arrêter d’être moralisateur. Ce n’est qu’en l’impliquant pleinement dans les décisions que la population suivra. Mais il faut pour cela avoir une vision à long terme. Le pays est confronté à des défis collectifs requérant des remèdes tout aussi collectifs. Il est important de prendre suffisamment de temps pour parvenir à un projet commun partagé dont la réalisation sera certaine. Car pour maintenir la confiance, les effets d’annonce qui n’aboutissent pas sont contre-productifs.
« Un leadership ambitieux nous permettrait de renforcer la confiance. Les citoyens attendent de nous que nous placions la barre haut, mais on ne peut le faire qu’avec des gens qui ont la même ambition », déclare Alexander De Croo.
La Belgique peut être plus fière d’elle-même
Ensuite, Alexander De Croo et Pieter Timmermans ont abordé le sujet du progrès et de l’attractivité. Pour tous deux, la solution ne se trouve pas dans un retour en arrière en mettant de côté les progrès réalisés. La lutte contre le changement climatique, par exemple, ne pourra avoir lieu dans un contexte de ralentissement de l’économie.
Enfin, l’accent a été mis sur le rôle prépondérant de la Belgique dans la recherche et l’innovation. À défaut de disposer de matières premières, notre pays peut compter sur ses talents en matière d’innovation.
« La Belgique possède peu de matières premières. Sa réelle plus-value réside dans ses cerveaux, ses talents, ses connaissances et sa créativité. Il faut donc maintenir le système des incitants fiscaux en faveur de la recherche et du développement, et non le supprimer progressivement. Le soutien fiscal à la R&D joue un rôle crucial tant dans le déploiement des activités de R&D que dans l’ancrage de la production innovante en Belgique. Si tous les rouages tournent bien, notre savoir-faire peut devenir un puissant produit d’exportation », soutient Pieter Timmermans.
La stabilité amène la confiance
Renée Branders, président de la FEB, est également revenu sur les résultats de l’enquête Edelman Trust Barometer. Il accueille positivement le fait que les entreprises sont l’« institution » qui reçoit la plus grande confiance de la part des citoyens, par rapport au monde politique et aux médias. Cela est dû, selon lui, à la stabilité qu’elles offrent.
« Les entreprises ont un plan à plus de 5 ans, contrairement à une équipe gouvernementale. Un plan qu’elles doivent faire aboutir, avec un niveau d’exigence de réussite chiffré et des objectifs concrets », explique René Branders. « Mais ‘stable’ ne signifie pas ‘statique’. Quand les paramètres changent, les objectifs et les processus doivent s’adapter. Pour un gouvernement, c’est plus difficile de travailler de la sorte ».
Lisez l’interview croisée d’Alexander De Croo et Pieter Timmermans ici et l’interview de René Branders ici. Vous trouverez l’intégralité du magazine REFLECT ici.
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