Opinion

La lourde responsabilité d’informer correctement les électeurs

Au mois de janvier, tous les partis politiques organisent traditionnellement leur réception du Nouvel An. S’il s’agit d’une année électorale, ils y donnent souvent aussi le coup d’envoi de leur campagne électorale. Cela fait partie du jeu. Mais dans leur course à la médiatisation, les responsables politiques oublient parfois qu’ils ont la lourde responsabilité d’informer correctement les électeurs. Le fait d’avancer des chiffres erronés ou de faire fi de la réalité est néfaste pour la confiance dans la politique — qui est déjà au plus bas — et entraîne inutilement les entreprises belges dans un combat politique déloyal.

Greedflation, impôts quasi nuls sur des bénéfices atteignant des milliards d’euros, marges bénéficiaires extrêmes… les sujets ne manquent pas. La greedflation s’est avérée erronée. Fake news, tout comme les 0,27 % d’impôts de Colruyt, qui s’élèvent en réalité à 24,8 %. Les marges bénéficiaires extrêmes semblent quant à elles être en chute libre aujourd’hui. Malheureusement, il s’agit d’autant d’affirmations qui déforment la réalité et qui peuvent être facilement réfutées par de simples vérifications des faits et un peu de sérieux.

Lorsque la FEB a présenté son mémorandum « Pour une Belgique plus forte » à la fin de l’année dernière, j’avais déjà souligné que les responsables politiques et les entrepreneurs doivent se renforcer mutuellement dans la recherche de solutions. Ni les pouvoirs publics ni le monde des entreprises ne peuvent gérer seuls des chocs de l’ampleur de la pandémie de coronavirus, de la crise énergétique, d’une guerre aux perturbations multiples ou encore du changement climatique. Malheureusement, d’aucuns sont restés sourds à mes propos.

Vers un système fiscal plus moderne

Au lieu de s’en prendre aux entreprises dont les chiffres sont discutables, les responsables politiques devraient s’attacher davantage à soutenir nos entreprises. En effet, elles contribuent très largement au trésor belge (ainsi, selon une étude de Trends Business Information, l’État a collecté plus de 19 milliards EUR auprès des entreprises au cours de l’exercice 2022, et ce uniquement par le biais de l’impôt des sociétés). De plus, des entreprises qui tournent bien créent des emplois et de la prospérité. N’oublions pas non plus que notre économie se remet encore de la plus forte poussée inflationniste depuis les années 1970. Les entrepreneurs se passeraient donc aisément d’attaques inutiles.

Venons-en au cœur du problème : le système fiscal belge. Une modernisation de notre système fiscal est essentielle pour stimuler l’investissement et l’emploi. Les entreprises ont besoin de stabilité, de simplicité et de prévisibilité. Leurs choix d’investissement et de recrutement reposent sur la réalité fiscale belge, mais aussi sur une analyse de modèles en vigueur à l’étranger. Une comparaison avec d’autres pays révèle clairement que la Belgique dispose d’une grande marge d’amélioration. Les propositions concrètes de la FEB à cet égard peuvent être consultées dans notre mémorandum électoral.

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