Alors que les tracteurs envahissaient le quartier européen le 26 février, un événement d’une tout autre nature se déroulait non loin de là : le ‘World Energy Outlook 2023’ (Perspectives énergétiques mondiales 2023). Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur les perspectives énergétiques mondiales y a été discuté et plusieurs acteurs publics et privés ont participé à un débat sur l’avenir de la transition énergétique. Cet événement a été organisé par le SPF Économie et l’Energy Technology Club d’Agoria.
Le World Energy Outlook (WEO) est un rapport annuel publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui fournit des analyses en profondeur et des éclairages stratégiques sur les différents aspects du système énergétique mondial, tels que la production d’énergie, la consommation d’énergie, les investissements, les politiques menées… La ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a introduit la journée et souligné les priorités de la politique énergétique fédérale, en mettant l’accent sur les atouts belges tels que l’énergie éolienne offshore.
Le Dr Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, a ensuite pris la parole. Il a déclaré : « Nous n’avons pas encore atteint le rythme nécessaire pour réaliser la transition énergétique dans les temps, mais nous ne nous débrouillons pas mal non plus. » M. Birol faisait référence à l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique mondial en dessous de 2 °C. Même si le déploiement rapide de technologies énergétiques propres a permis de réduire le réchauffement prévu d’environ 1 °C, les températures devraient encore augmenter de 2,4 °C.
Il a ensuite présenté certains des résultats du rapport avant de critiquer trois erreurs historiques commises, selon lui, dans la politique énergétique européenne : la dépendance excessive à l’égard du gaz russe, l’abandon de l’énergie nucléaire par plusieurs États membres et la perte de la position de l’UE en tant que leader mondial de la production d’énergie solaire au profit de la Chine.
Comment l’Europe peut-elle réussir sa transition énergétique ? Selon M. Birol, cela dépendra de la capacité de l’UE à définir une politique industrielle permettant à l’Europe de rester compétitive et de continuer à afficher des taux d’emploi élevés. M. Birol estime par ailleurs que la transition doit également prendre en compte les groupes à faibles et moyens revenus.
Après son intervention, Fatih Birol a participé à un débat avec la ministre Van der Straeten, Gerrit Jan Schaeffer (EnergyVille), Brecht De Roo (Carmeuse) et Matthias Vergauwen (Microsoft). Ils ont examiné si les progrès réalisés au niveau des technologies et de l’innovation en matière d’énergie propre sont suffisants pour atteindre nos objectifs climatiques et énergétiques, quels sont les obstacles existants et comment nous pouvons les surmonter.
L’après-midi, une session approfondie était organisée concernant les récents travaux de l’AIE sur les minéraux critiques dans la transition énergétique. Cette session a analysé la demande sans cesse croissante et l’offre concentrée de minéraux critiques, les problèmes d’approvisionnement qui y sont liés et les mesures à adopter. Une dernière table ronde a suivi avec des experts industriels d’Agoria, de Nyrstar et d’Umicore, qui ont partagé des visions plus concrètes sur des mesures telles que la loi sur les matières premières critiques et la loi sur l’industrie zéro net, ainsi que sur le rôle de la Belgique dans l’évolution de cette tendance.
Vous pouvez consulter le World Energy Outlook 2023 ici.
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